Il y a ceux qui ont eu une mobilette pendant leur adolescence... et les autres, les maladroits de la becane, les empotes du guidon, ceux qui n ont jamais entendu parler de bequille centrale et de kick (et qui ne savent toujours pas comment ca s ecrit)...
Pour ces derniers, conduire seuls pour la premiere fois une moto, une mobilette automatique, un scooter ou tout autre engin motorise a deux roues, c est une aventure !
Et quand cette premiere aventure a lieu au Laos et sur des chemins en terre, il y a matiere a ecrire quelques lignes.
Avant de commencer, petite mise au point sur le reseau routier laotien : il y a quelques routes principales (majotitairement goudronnees ou vaguement goudronnees), et a cote des pistes plus ou moins lisses ou caillouteuses (et encore, j ai de la chance, c est la saison seche).
Les regles de priorite sont simples et rapides a memoriser : on roule plutot a droite, sauf si la route est meilleure a gauche (si on se refere a la conduite des chauffeurs de bus, elle est souvent meilleure a gauche) et c est le plus gros qui est prioritaire, en toute circonstance. (Et dire qu en voile on se complique la vie avec cette foutue regle d engagement...)
Voila pour le cadre. Maintenant la pratique :
Apres une lecon de 2 minutes donnee dans un anglais approximatif et un petit essai dans la rue d a cote, me voila partie avec (quand meme) un jocker en poche : Mes compagnons de voyage du moment, plus habitues que moi aux joies de la mecanique.
Apres des debuts encourageants, j ai rapidement reussi a vider la batterie a force de calages successifs. A ma decharge, le ralenti etait mal regle (C est toujours la faute du materiel !). Oui, oui, je roulais tres lentement...
Du coup, jocker ! Il a d abord fallu redemarrer la moto... plusieurs fois... et la ramener a bon port.
Apres quelques reglages, c etait reparti. En une demi-journee je suis devenue presque a l aise, sur asphalte comme sur terre battue. Et ca a ete un vrai bonheur de se promener toute seule autour de Luang Nam Tha, de traverser les champs et les villages. Bref, un grand sentiment de liberte !
Mes talents de conductrice ont quand meme des limites : la traversee d une riviere sur un pont en bambou d a peine un metre de large, sans rambarde... ce sera pour la deuxieme lecon !
Songkan (fete de l eau) marque le passage a la nouvelle annee. En plein coeur de la saison chaude, on s asperge d eau afin de chasser l ancien esprit et de laisser la place au nouveau. Concretement, cela ressemble surtout a une grosse beuverie collective qui dure plusieurs jours. Le matin, les enfants commencent gentillement les festivites a coup de pistolets a eau ou de petits bols... mais des le debut de l apres-midi, l'ambiance s'echauffe a mesure que la beerlao ou le lao-lao coulent, sur fond de gros son (pop lao ou thai), et a grands renforts de farine ou de peinture. Et si le falang croit a un moment pouvoir passer entre les gouttes... il realise bien vite qu'il devra lui aussi s'armer d'un pistolet a eau s'il compte sortir de sa guest house. A la tombee de la nuit, les rues principales sont en proie a l'hysterie collective. Totally crazy !
Laetita
